
Les pays de l’UEMOA, à l’instar de la plupart des autres pays d’Afrique, ont de plus en plus à faire face aux conséquences néfastes des changements climatiques (inondations, sécheresses prolongées, vents violents, érosion côtière, etc.). Ces phénomènes ont, ces dernières années, exacerbé la vulnérabilité des populations comme celle des écosystèmes naturels utiles à la vie.
La BOAD, institution commune de financement du développement des huit Etats membres de l’UEMOA, tous parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) et au Protocole de Kyoto, fait siennes les préoccupations soulevées par ces changements climatiques. Ainsi, elle a défini une stratégie Environnement et Climat qui couvre la période 2015-2019, dont l’objectif principal est de «faire de l’environnement un nouveau pôle de croissance pour la Banque».
Pour atteindre cet objectif, l’action de la BOAD sera organisée autour de trois orientations spécifiques ou axes stratégiques à savoir :
- renforcer les capacités des unités opérationnelles dans le domaine des évaluations environnementales ;
- développer des outils et des mécanismes efficaces de financement et de mobilisation de ressources pour soutenir la gestion environnementale et la lutte contre les changements climatiques ;
- renforcer le leadership de la BOAD dans la sous-région sur les questions environnementales.
Conformément à ses missions statutaires et dans le cadre de la mise en œuvre des orientations prévues par son Plan stratégique 2015-2019, la BOAD s’est engagée à apporter un appui aux Etats membres, en vue d’une résilience face aux chocs climatiques et la réalisation d’une croissance durable et inclusive. Dans ce cadre, elle assure la promotion de projets d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques dans divers domaines : l’agriculture, la pêche, l’artisanat, l’énergie, la restauration et la préservation des ressources naturelles, l’agroforesterie. Pour ce faire, elle promeut la mobilisation de ressources, à travers l’établissement de partenariats ad hoc avec des institutions financières telles que la KfW, l’AFD, la BEI, etc., de même que les mécanismes de financement de la CCNUCC. Il s’agit de la mobilisation, au niveau international, de fonds dédiés à l’environnement et au climat :
- Fonds d’adaptation aux changements climatiques : en 2011, comme la première entité régionale d’implémentation de projets en Afrique de l’Ouest ;
- Fonds pour l’environnement mondial : accréditation de la BOAD en juin 2015 ;
- Fonds vert pour le climat : accréditation de la BOAD en octobre 2016.
Depuis 2009, la BOAD siège en tant qu’observateur à la CCNUCC et participe activement aux discussions relatives à la construction d’une architecture internationale de la finance climat. Elle abrite, depuis janvier 2013, le premier Centre régional de collaboration (CRC) sur le Mécanisme pour un développement propre (MDP) dont le but est d’apporter un soutien direct aux gouvernements, aux ONG et au secteur privé, pour l’identification et le développement de projets MDP. Ce centre a déjà apporté un appui direct à des projets en cours d’exécution dans des domaines tels que l’énergie, les foyers de cuisson améliorés, l’éclairage efficace, le chauffage solaire de l’eau, etc. Le CRC a par ailleurs renforcé les capacités de ses agents dans des domaines comme le « standardised baseline » et la « finance carbone » appliquée au secteur des foyers améliorés.
Depuis janvier 2015, la BOAD a créé en son sein une nouvelle Direction chargée de l’Environnement et de la Finance Climat (DEFIC), pour porter un regard plus attentif sur l’aspect finance climat dans l’environnement. En plus du volet Environnement, cette nouvelle Direction a pour objet la préparation et le financement des projets d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques, de même que la finance carbone.
Dans le cadre de l’opérationnalisation de son accréditation auprès des mécanismes financiers de la CCNUCC, la BOAD a su, en collaboration avec les Autorités nationales désignées, développer un portefeuille de projets climat, dans les domaines de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables, de la résilience agricole, de l’élevage et du pastoralisme, de la gestion durable des ressources en eau, , de la conservation des sols, de la récupération des terres dégradées, de l’irrigation et des forêts. Ces différents projets sont en cours de formulation en vue de la mobilisation de ressources de don.