Avec l’intégration régionale comme une préoccupation de fond, l’atelier portera sur deux dimensions des infrastructures : la première est classique, et se rapporte aux routes, chemins de fer, et autres ; la deuxième tient au numérique.
SESSION 1 : DEVELOPPEMENT D’INFRASTRUCTURES D’INTEGRATION ET BESOIN DE PARTENARIATS
- Au nombre des multiples obstacles au développement des infrastructures dans la zone UEMOA, on ne saurait ignorer :
- l’insuffisance des ressources concessionnelles, pour la préparation et le financement des projets ;
- le long cycle de préparation et de développement des projets, pour les porter à maturité ;
- la non-conformité de certaines infrastructures et équipements aux normes internationales, notamment les infrastructures ferroviaires ;
- le non-respect de certaines dispositions réglementaires de l’Union dans l’exploitation des infrastructures, notamment la surcharge à l’essieu des véhicules poids lourds ;
- le faible niveau d’intégration des aspects environnementaux, sociaux, de genre et climatiques, dans la conception des infrastructures.
- Il n’empêche que les infrastructures représentent une opportunité de relance de l’activité économique et de la croissance, dans le double contexte de mondialisation et de crise économique. Par ailleurs, les infrastructures sont ciblées pour la réalisation des ODD, ainsi que des objectifs de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf).
- Pour l’UEMOA, le gap de financement des infrastructures est estimé à 7 milliards USD par an, dont le tiers pour la maintenance et l’entretien. A ce montant, s’ajoutent les besoins de financement pour la préparation et le développement des infrastructures.
- Globalement, les dépenses relatives aux infrastructures sont couvertes à concurrence des 2/3 par des sources de financement nationales, et pour le reste, soit 1/3, par des sources extérieures. Par conséquent, le secteur public est la principale source de financement des infrastructures.
- Au regard de la rareté des ressources publiques, ainsi que du niveau d’endettement de certains Etats de l’Union, par rapport à leur PIB, une amplification des sources de financement et une diversification du partenariat s’imposent. En effet, il faut : i) soulager les Etats qui, seuls, ne peuvent faire face aux besoins de financement et ii) ne pas faire peser, sur le budget de l’Etat, la majeure partie des besoins de financement.
- La promotion du développement des infrastructures fournit un cadre commun permettant aux parties prenantes de construire des infrastructures de classe mondiale, qui traversent l’Afrique de l’Ouest et améliorent la connectivité, grâce à des initiatives nouvelles et plus audacieuses. Celles-ci contribueront à l’interconnexion des voies ferrée, routière, maritime et aérienne. Elles aideront également à la mise en place d’un pool énergétique régional, de même qu’à celle de technologies de l’information et de la communication (TIC), avec des réseaux interconnectés.
- Par ailleurs, quel que soit le secteur considéré, la vision de l’intégration par les infrastructures repose sur la réalisation d’interconnexions des réseaux et des corridors, pour bénéficier d’économies d’échelle, pour l’intégration des différentes CER et, par ricochet, l’instauration de la ZLECAf. Dès lors, l’approche d’intégration régionale a du sens en ce qu’elle peut permettre de renforcer la sécurité des investissements, de mutualiser les ressources, d’améliorer la synergie d’actions et les complémentarités, d’élargir les marchés et de faciliter les échanges entre des pays dont les économies sont interdépendantes.
- En outre, la participation de plusieurs parties prenantes est généralement une nécessité lorsque la zone d’influence d’un projet couvre plusieurs pays, la conception faisant appel à plusieurs entités étatiques et multilatéraux, notamment sur les plans technique et financier. A ce niveau, les banques de développement, en particulier, se trouvent dans une position unique, pour redoubler d’efforts dans le renforcement des capacités, dans la mobilisation des ressources, et dans leurs activités d’intermédiaires en faveur des projets régionaux complexes, secteurs dans lesquels leur avantage comparatif est manifeste.
- La session à tenir permettra aux différents acteurs de la chaîne de préparation, de financement et de mise en œuvre des projets intégrateurs (Etats, institutions communautaires régionales et sous régionales, banques multilatérales de développement, agences spécialisées supranationales, sociétés civiles et secteur privé), de faire un état des lieux du financement du développement des infrastructures et de l’intégration en Afrique de l’Ouest. Les participants examineront également les contraintes y relatives, puis ils échangeront sur des solutions possibles, à déployer afin de faciliter les dynamiques de partenariats autour de la préparation et de la mise en œuvre des projets du type visé.
- Dès lors, les débats porteront notamment sur les aspects suivants :
- consistance et typologie des besoins en investissements à couvrir pour favoriser l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest ;
- apport des infrastructures régionales au développement économique en Afrique de l’Ouest, à l’Agenda 2063, de même qu’à l’atteinte des objectifs de la ZLECAf ;
- partenariats à développer, en fonction de la nature et de l’ampleur des infrastructures (partenariats public-privé, renforcement du co-financement, co-préparation, co-développe- ment, blending de ressources, mutualisation de coûts de développement, mobilisation de ressources dédiées, financements innovants, etc.), afin de faciliter le financement, la mise en œuvre et l’exploitation des projets ;
- goulots d’étranglement inhérents aux processus de financement et de mise en œuvre des projets intégrateurs en Afrique de l’Ouest ; nouveaux défis liés au terrorisme, aux élans nationalistes et au changement climatique ;
- rôles et responsabilités des acteurs (Etats, institutions communautaires régionales et sous régionales, banques multilatérales de développement, agences spécialisées supranationales, sociétés civiles et secteur privé), dans la préparation, la mise en œuvre de projets intégrateurs, de même que dans la structuration des secteurs concernés (définition de politiques et stratégies sectorielles régionales) ;
- dynamiques à mettre en place, entre les acteurs, en vue de créer ou renforcer les partenariats en faveur du financement du développement des infrastructures et de l’intégration régionale ;
- partenariats pour l’exploitation et la sauvegarde des infrastructures régionales (exemples de la proposition de mutualisation de ressources dans le secteur aérien, mise en place de postes de contrôle douanier juxtaposés sur les corridors routiers, planification et programmation concertées du développement des corridors, coordination des systèmes de contrôle de la charge à l’essieu, etc.).
SESSION 2 : Transition NUMERIQE, INTEGRATION REGIONALE ET ContributionS des banques de developpement
- De par son caractère transversal, le numérique constitue un catalyseur pour le développement de tous les autres secteurs d’activités. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) transforment ainsi la société ; tant dans ses fondements que dans ses opérations.
De plus, le champ d’application du numérique ne cesse de croître, ce qui amène désormais cette technologie au cœur des métiers, dans tous les domaines d’activités : e-Administration, villes intelligentes, télémédecine, e-Learning, transports, commerce, diffusion de l’information, etc.
- Pour tirer le meilleur parti des TIC, au service des populations, la digitalisation des administrations publiques centrales et déconcentrées, ainsi que l’ouverture des données publiques, restent des enjeux majeurs pour la libre circulation de la donnée et donc des biens et des personnes, gage d’une véritable intégration sous régionale.
- En tant qu’institutions de développement, les banques de développements intervenant dans la zone ont pris des initiatives, et engagé une série d’actions afin de renforcer leurs contributions à la transition numérique, et à l’intégration sous régionale.
- La session visée aura d’abord pour objet de permettre un partage d’expériences en matière d’initiatives en cours, ou en perspective, en matière de transition numérique visant à soutenir et accélérer l’intégration de la zone UEMOA. Cette session donnera, par ailleurs, lieu à des échanges visant à identifier des voies d’accélération de la transition numérique dans les Etats membres.
- Les débats porteront ainsi, entre autres, sur les items ci-après :
- Etat des lieux, enjeux et défis de la transformation digitale dans l’UEMOA
Ce premier volet concernera notamment :
- l’état des lieux du niveau d’adoption et d’usage des technologies numériques ;
- une analyse diagnostique et comparative des différentes politiques publiques, en matière de numérique ;
- une analyse diagnostique et comparative du niveau de maturité numérique des Etats, de même que des meilleures pratiques dans la zone ;
- les enjeux et défis de la transformation numérique des administrations publiques, de même que de l’ouverture des données publiques ;
- Initiatives des banques de développement en faveur de l’accélération de la transition numérique dans l’UEMOA
- retour d’expériences, à partir d’initiatives et d’interventions antérieures dans le domaine du numérique ;
- vision et axes stratégiques prioritaires des interventions futures dans le domaine ;
- retour d’expériences sur des projets de transformation digitale interne.
- Recommandations pour l’accélération de la transition numérique en faveur de l’intégration sous régionale et pour la réalisation des objectifs de développement durable.
Lien d’inscription : https://form.jotform.com/232135278341553